Samedi 1.04.2023, 13h
Bataille de la somme, samedi 01.04.2023 1300 heure locale, Bâle.
Un dicton bien connu dit que chaque chien ressemble à son maître. Quelque part, chaque match ressemble à sa météo. En vous calquant sur cette déduction, je vous laisserai soin de vous imaginer les conditions météorologiques du jour après avoir lu ces quelques lignes.
Une bonne séance d’échauffement assidue et relativement silencieuse fait déjà première impression. Il semblerai bien que nos garçons aient décidé de changer de cap dans leur application après les deux dernières rencontres. Notre arbitre, Stuart Hodge, arrivé tout fraichement d’Australie (et non d’Écosse, comme l’à souligné notre poète, Tim).
13:00. le coup d’envoi, effectué par nos adversaires du jour est directement accueilli par un maul pénétrant rapide et précis, nous offrant une pénalité avec première entrée dans leurs 22m. Les phases s’enchainent alors avec détermination, agressivité et vitesse, assurant une avance constante et une bonne conservation de balle.
7 ème phase de jeu, en avant et mêlée en faveur des bâlois.
Cependant, le ballon demeure dans leurs 22m et les temps de jeu s’y enchaînent avec un changement de main. Petite faute de main et rebelotte, ballon rendu à nos hôtes.
Nous sommes en dessous de 10 minutes de jeu. Je vous prie d’hors et déjà de m’excuser. Si vous venez à trouver que ce résumé semble tourner en rond et n’aller nulle-part, soyez-en rassuré : ce fut le même sentiment vécu par les acteurs et sectateurs de tous côtés de cette rencontre. Je vais essayer de limiter de trop détailler ces vas-et-viens infructueux pour les deux équipes et me concentrer sur les détails et petits ressauts de la rencontre.
Bref, à nos moutons !
Pendant une paire de minutes, la vapeur s’inverse et on subit dans notre camp sans autant lâcher les rangs. Un coup de pieds sous pression par Matthis nous replace sur nos 22. Touche consolidée, par le fulgurant Capitaine Kany. Arrivé dans les mains de notre coach espagnol Jaime, ce dernier inverse avec une nouvelle technique de passe, similaire à un lancer du disque. Technique encore à travailler car elle nous permet de mettre en place la deuxième mêlée pour un en avant fulgurant, faveur bâloise.
Depuis le début, nos mêlées dominent légèrement et aves assurance les adversaires. À noter que Maxou y effectuait son premier jour de stage « à la pile » en tant que talon. L’organe d’entrainement restera muet et mystérieux quant à la raison de cette décision, mais ni ne confirmera, ni ne reniera l’hypothèse de la correction punitive. Mêlée gagnée avec Mickaël Filou (ou Picou) qui chasse leur 9 à la sortie de balle tel une buse qui plonge sur sa proie.
Ça continue avec le même style de jeu. C’est usant et on sent l’agressivité mentale réduire petit peu et faire place à de la frustration.
Et ce, jusqu’à ce que notre 2ème ligne hollandais nous aligne un placage planchette japonaise sur son vis-à-vis, 2 à 3 fois sa masse. Ce qui a un effet de boost moral et semble relancer le mental de l’équipe. Où est passé le petit Pim timide de l’année passée ?
Bâle répond de suite par une augmentation d’agressivité également ce qui rééquilibre le champ de force et stérilise à nouveau le progrès de part et d’autre.
30ème minute, Pim remet un 4me placage monstrueux, ce qui nous permet de reprendre la balle et entrer dans leurs 15 avec un maule pénétrant très propre. La même mêlée spontanée vire de 90° et s’enfonce rapidement, mais dans la mauvaise direction… la balle sort malgré tout pour notre demi-de-mêlée (45kg) qui se fait stopper par 3 bâlois (110kg chaque). Contre toute attente, il reste debout et reforme un maule. Mais à nouveau, une petite impatience nous coute à nouveau une pénalité et 40m.
Le jeu évolue un peu. La tactique devient plus précise. On voit apparaitre plus de ballons lancés pour les gros avec une plus longue conservation et une sortie plus tardive en faveur des arrières. Un jeu bien plus physique. Bâle semble s’adapter également en faisant exactement l’opposé : moins de jeu d’avant et plus de jeu sur les arrières. Pour les deux camps, ces tactiques semblent payer avec à tour de rôle de plus grand mètres effectués. Mais cela ne suffira pas pour briser définitivement une des lignes de défense, laissant le score toujours à néant pour les deux partis.
La mi-temps est enfin sifflée. Vraisemblablement frustrés des deux côtés, quelques échanges de courtoisies (oraux uniquement) se succèdent sur la ligne médiane avant que chacun ne regagne son coin de ring. « like small boys with small cocks » me dira notre officiel du jour post rencontre.
Reprise avec l’engagement par les albaboys avec le vent de face cette fois-ci. Le rouleau se remet en place des deux côtés exactement comme en première mi-temps. Première pénalité que notre demi-portion joue vite et progresse jusqu’ jusqu’au 22 adverses, on enchaine sur une série de noirs, et… on perd la balle à nouveau. Visiblement, la malédiction reste dure à briser.
Pénalité concédée à 7m de la ligne adverse. Deuxième incursion pour un des deux camps aussi proches du graal tant convoité. Il s’agit là de notre deuxième incursion dans cette zone depuis le début. On avance jusqu’à la ligne, et là, soudain,… nous perdons la balle….
51ème, Les premiers changements ont lieu avec la sortie de F-X pour Chris.
Fort impatient, l’Alba offre une pénalité à Bâle pour hors-jeu, qui la joue rapide et la laisse tomber en avant. Mais l’arbitre, estimant sans doute que l’erreur peut être humaine, prie gentiment le bâlois de refaire sa pénalité. Pénaltouche sur nos 7m. En un échange de subtilités, Bâle attrape la touche et créé une magnifique mêlée simultanée, que nos braves décident de ne pas contester, cherchant la pénalité pour obstruction. N’étant pas nés de la dernière pluie, les bâlois réagissent parfaitement et gardent la balle en première position et foncent au-delà de la ligne d’essai sans rencontrer de résistance et ne commettant aucune infraction. La vitesse de progression fût telle, qu’elle renversa au passage un de nos joueurs qui se retrouvât piégé entre le sol et la balle. Ouf ! sauvé ! 55 minutes dans le jeu, le score est toujours et encore nul.
57ème, Deuxième série de changements, Maxou pour Jean, Jaime pour Fabio.
Aimant le danger, semble-t-il, nous décidons d’enchaîner les temps de jeu à la main dans nos 22m. après tout, il paraît que les coups de pieds, c’est pour les lâches. Mais ce qui devait arriver arriva, et une nouvelle faute d’indiscipline dans le ruck est sifflée pour les bâlois, droit en face des poteaux.
Tentative entre les poteaux. Changement de score pour la 60ème minute ? que néni. le sort s’acharne, car la balle virevolte avant de passer à droite des deux canes. Score inchangé.
La frustration commence à se faire sentir, et la pression bâloise monte progressivement. Il devient de plus en plus difficile pour les joueurs lémaniques de progresser. Une guerre de tranchée encore plus stérile s’installe pendant de longues minutes entre notre ligne des 22 et la médiane sans qu’aucune des deux équipes n’arrive à s’en sortir.
66ème, la situation ne change pas.
67 et 68ème, même scénario.
72ème, Vladimir charge, assisté par Matthis avant de sortir en touche. Histoire de se réchauffer, un petit accrochage se passe comme lors de la mi-temps.
74ème, enfin nous arrivons à être dans leur 45m. mais aussitôt, les compatriotes au tennisman préféré des suisses récupèrent l’œuf d’or, mettent de la vitesse avec leurs arrières qui sont stoppés au centre du terrain. Et retenti ce que tout le monde craignait : pénalité en faveur des bâlois contre le plaqueur jugé trop lent à sortir du ruck. Cette fois-ci, légèrement à droite des poteaux le pieds ne faillit pas, et le score est ouvert à la 76ème. Que c’est dur… si proche de la fin contre toute attente.
La fatigue se fait ressentir avec la première mêlée gagnée par les bâlois depuis le début. Les temps de jeux sont payants et se retrouve à nouveau sur nos 15m. mais les albaboys ne faillissent pas, retrouvent de l’orgueil et reprennent le ballon sur une mêlée lausannoise.
Tomtom, voyant l’heure tourner donne consigne de la jouer à la main coute que coute. En effet, si proche du sifflet final, nous ne devons pas perdre le ballon pour passer la ligne adverse. Un échange de tems lourds, en avant lausannois, récupéré par l’adversaire qui profite de l’avantage pour jouer, mais sons stoppés à nouveau. L’arbitre estimant que l’avantage n’a pas pu profiter, revient à la pénalité initiale qui sera tentée par nos bâlois. Mais à nouveau, le ballon manque sa cible. L’arbitre siffle, c’est la fin du match. Score final, 3-0.
Pour conclure ce match, les joueurs lausannois ont su se retrouver après 2 matchs très difficile mentalement, et montrer au monde qu’ils étaient dignes de cette ligue. Les bâlois, deuxième du championnat ne l’oublions pas, salueront la combativité de notre équipe. Il est important pour nous de comprendre quels sont les éléments qui font une telle différence d’un match à l’autre au niveau mental et d’apprendre à ne garder que ce genre de match comme référence malgré la défaite.
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